Hier après-midi, j’ai décidé que j’allais faire un truc intelligent : ranger mon kit de petit chimiste et suivre une vraie formation de parfumerie. Non parce que mélanger du Paic Citron, du Coca et de l’huile d’argan, c’est peut-être marrant dit comme ça. Mais en vrai, je peux vous assurer que c’est pas glam’ pour deux sous et puis, à la longue, ça empeste à mort dans mon appart’. On l’aura toutes compris, la fragrance NatPerfume 100% pur jus, c’est pas pour tout de suite (mais je ne desespère pas).
Le rendez-vous était pris : 14h30, avenue de l’Opéra à Paris. J’embarque avec moi ma copine Noémi, on saute dans un taxi et quelques minutes plus tard, nous voilà devant un grand bâtiment. A l’intérieur, Thierry Mugler. Enfin, pas lui en chaire et en os. Mais les locaux de la mode, avec un showroom, des robes à 5000 euros portées par Naomi Watts en vrai de vrai et d’autres qui seront dans votre prochain numéro de Vogue. Et puis, une grande salle, avec plein de fioles, plein de pots remplis de trucs divers et variés. C’est là.
Une dame nous attend. Elle est olfactive profiler – et, impossible de me souvenir de son prénom… Désolée ! – et va nous initier aux joies de la parfumerie pendant trois heures. Trois heures ? Tant que ça ? Au début, ça m’a un peu fait peur : j’avais vraiment l’impression de retourner sur les bancs de l’école. J’étais là, assise, stylo en main, devant un retro projecteur. Mouais. Et puis, petit à petit, j’ai su m’amuser : des pots passaient sous mon nez, il fallait tout sentir. Et deviner ce que c’était, sinon ce n’était pas drôle, vous vous en doutez. Truffe comme je suis, j’ai juste reconnu la lavande, le muguet et la bergamote. Le reste, euh, comment dire… J’étais totalement à côté de la plaque :
« – Oh sisisisi, ça je sais je sais je sais ! C’est de la rose !
– Nan… De la tomate »
Voilà, c’est dit : je n’ai point d’odorat. Je suis une quiche et je crois que je me suis affichée comme il fallait.
Comme c’est super intéressant, je noircis les pages de mon petit carnet. Je prends des notes non stop et je relève la tête pour sentir de nouvelles choses et sortir de nouvelles inepties. Noémi à côté de moi, pouffe sur sa chaise. Et dire qu’elle, elle pourrait être olfavtive profiler : elle reconnaît tout, la garce ! Pour le cours de parfumerie, on repassera : je veux dire que je n’ai pas prévu de vous faire une synthèse de mon carnet Thierry Mugler. Ca serait trop fastidieux et – teasing teasing – sachez que j’ai trouvé un autre moyen de vous expliquer les tenants et les aboutissants de la création d’un parfum.
Mais, pour celles qui seraient aussi has-been que moi en matière de parfum, sachez qu’un parfum se vit et se décrit comme une musique. On le lit comme une partition. Il est composé de trois notes principales :
- Les notes de tête. Ce sont celles que l’on sent pendant la première demie heure après l’application du parfum.
- Les notes de coeur. Ce sont les effluves que l’on peut sentir les 2 et 3 heures suivantes. Elles marquent véritablement le caractère du parfum.
- Les notes de fond. Là, c’est ce qui reste pendant les 5 à 6 heures suivante,s c’est l’odeur de votre amoureux qui va rester sur une écharpe ou une peluche. C’est votre sillage. Et ça marque la ténacité et la profondeur du parfum.
Le cours continue. Je prends davantage mon pied. Et mon nez, lui, souffre de plus en plus : il sature, le pauvre ! Il n’est pas habitué à être autant sollicité (et c’est fort dommage, d’ailleur). Je me gratte le nez non stop, je suis à deux doigts d’éternuer. AAAAAATTTTTTCHHHHH… !!! Et non, pas le temps d’éternuer : l’heure de la pause a sonné. Pffiou, il était moins une !
Pause, donc.
Et puis, ça recommence. Mais là, on se lance dans un exercice de haute voltige : copier Angel de Thierry Mugler, rien que ça. « C’est un exercice de base », nous explique l’olfactive profiler. Ah. D’accord. Je vois. Noémi et moi (enfin, surtout Noémi) nous lançons donc dans la création d’une nouvelle fragrance. Un peu de jasmin, un peu (beaucoup) de tomate… Et « Potager Chic » était né.
C’est frais. Mais en fait, ça pue. C’est limite pire que mes mélanges de petit chimiste. Heureusement, Noémi a embarqué la fiole avec elle. Mais qu’est-ce que ça pue !!! Remarquez, Virginie, elle, nous a pondu un concentré de puanteur assez extrême. Alors bon, relativisons…
La prochaine fois, si vous le voulez bien, nous parlerons des coulisses de Thierry Mugler, tout ça tout ça. En attendant, je tiens à remercier :
- Buzzparadise pour son invitation. Acia & Célina, you rock !
- Mon photographe officiel, Gonzague. C’est à lui que nous devons toutes ces photos qui me rendent siiii narcissique ! 😉
- Et puis… toute l’équipe de la Maison Thierry Mugler, of course.