Connaissez-vous Vestiaire Collective ? Créée en 2009, cette plateforme française spécialisée dans le dépôt-vente de luxe vient d’effectuer une levée de fonds de 178 millions d’euros auprès du groupe Kering (Saint Laurent, Gucci, Balenciaga…). 11 millions de membres à travers le monde, un catalogue de 2,5 millions de produits et des ventes en hausse de 100% : l’entreprise bat tous les records. Si le marché du luxe de seconde main a longtemps manqué de considération vis-à-vis des grandes marques, la tendance s’inverse clairement aujourd’hui.
Un marché en pleine évolution
La progression des achats de seconde main est loin d’être un effet de mode et le domaine du luxe n’y a pas
échappé. Estimé à 26 milliards d’euros, le marché du luxe d’occasion représente 2% du poids total du secteur mode et luxe et ne cesse de se développer. Les montres (comme la Omega Seamaster chez Chronext ) et les bijoux sont les catégories les plus vendues, suivies de la mode et de la maroquinerie. Les jeunes appartenant à la génération Y (nés entre 1980 et 1995) constituent la majeure partie de la communauté d’acheteurs, que ce soit pour une collection, leur style vestimentaire ou un investissement financier réfléchi.
Comment expliquer l’engouement des acquéreurs pour ce type de produits ?
Différents critères expliquent l’enthousiasme croissant des fans de luxe pour la seconde main :
- Le prix : un article d’occasion reste forcément plus abordable qu’un objet neuf. Cela ouvre des
possibilités à une nouvelle catégorie de prospects, qui souhaitent augmenter leur pouvoir d’achat et se
faire plaisir avec un budget plus raisonnable. 96% des acheteurs interrogés dans le cadre d’une étude
du Boston Consulting Group ( BCG) déclarent se tourner vers des articles de luxe d’occasion en partie
parce qu’ils sont à la recherche de bonnes affaires. - Le côté écologique : les clients accordent une importance grandissante à l’aspect environnemental
durant leur shopping. Acheter de seconde main signifie moins de gaspillage et donc un impact limité sur
notre planète. - La qualité : s’offrir un bel objet de luxe, même en seconde main, c’est s’assurer des finitions
impeccables, un travail de qualité et une durée dans le temps beaucoup plus importante qu’un objet du
prêt-à-porter classique. - Le sentiment de fierté : dénicher un sac à main rare sur une plateforme en ligne ou dans une friperie,
c’est le but de tout passionné de vintage ! Telle une véritable chasse au trésor, ces derniers expliquent
ressentir une réelle satisfaction lorsqu’ils tombent sur une trouvaille unique.
Vers une digitalisation du marché
Magasins fermés et préoccupation écologique : accélérée par le COVID, la transition digitale du marché du luxe de seconde main est bel et bien devenue une réalité. On retrouve désormais de prestigieuses marques en ligne, via des applications généralistes ou sites plus spécialisés. Dorénavant, la technologie s’empare du luxe dans sa globalité pour faciliter l’expérience utilisateur. La marque de montres Breitling souhaite par exemple équiper ses prochains produits d’un système de blockchain (la même méthode utilisée pour sécuriser les crypto-monnaies).
Le but ? Garantir la traçabilité et l’authenticité dans le cycle de vie du produit.
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